Instruis-moi! Crochète moi cette serrure. ✎ RILEY

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flashback. Dieu sait quelle heure il était ce jour, et dieu sait ce qu'elles avaient fait de mal encore. Mais ce soir là, elles avaient commis, presque l'irréparable. Comment elles s'étaient retrouvées là? Personne ne le sait. Même pas elles. C'est cette nuit là qu'Alleece lui a appris une chose pas très nette, pas très propre, quelque chose bien à elle, bien salement fait. Bien criminel. Non, elle ne lui a pas appris à se servir d'une arme, non loin de là, mais à crocheter une serrure, peut importe laquelle, qu'elle soit de voiture ou de la porte d'entrée d'une maison simplement constituée. Il lui suffisait de quelques bouts de métal bien aiguisés, et le tour était joué. « Alleece, pourquoi on est devant la porte d'un inconnu, fermée à clef. Je crois qu'on a trop bu. » « Riley, dis pas n'importe quoi, on ait se contrôler nous, on est de la classe supérieure. Je vais t'instruire ce soir. » Alleece se mit à rire doucement, suivit de Riley, elles étaient peut-être un peu trop alcoolisées ce soir là. « Instruis moi Allee' » « Parle moins fort et je le ferais.» dit elle en prenant son sérieux. « Très bien, c'est pas trop risqué ce qu'on va faire.» demanda t-elle, calmement. « Pas le moins du monde. Ecoute moi attentivement et tu sauras crocheter une serrure.» Elle esquissa un sourire malsain avant de lui remettre ce dont elle avait besoin. « On vient bien de la même famille. C'est pas pour rien.» Dit elle en crochetant la petite serrure, suivant les instructions d'Alleece à la lettre. « Tu m'étonnes, y'a pas plus malsains que nous.» Elles entendirent un cliquetis, ce qui les frissonner. Alleece l'avait déjà fait, mais c'était ce plaisir là, malsain le goût du risque qui l'envahissait. Avant de s'embarquer dans cette galère, elles se lancèrent un regard complice.

Le soleil s'est levé et la réalité s'est installée. La vie nous joue bien des tours. Toute cette mélancolie de l'ancien temps. Toutes ces choses qui lui revenaient en mémoire, par des sortes de flash-back, des flash indescriptibles. C'était comme si les étapes de sa vie lui revenait à peine en mémoire, après une convalescence. Depuis la mort de son père, il y a à peine quelques jours, oui, c'était un point chaud, elle ne cessait de devenir encore plus mélomane que jamais. Ce sentiment qui ne l'avait jamais envahi auparavant. C'était comme si sa personnalité s'effondrait, qu'elle devenait inexistante. Alleece était la sur un sofa. Non, pas sur le sien, mais bien celui de sa cousine Riley. Oh oui, c'était la première personne chez qui elle devait aller. Ne serait-ce que pour la famille. Dieu sait qu'elle détestait son père, mais pourquoi cette douleur était-elle aussi profonde. Parce qu'elle n'avait jamais pris la peine de lui accorder un peu d'amabilité, parce que sa mère l'avait quasi reniée, parce qu'elle n'avait plus personne, que son existence ne valait plus rien. Se sentir si faible c'était une chose qui la rongeait, elle avait toujours eu cette habitude de dominer les autres, de les contrôler, les faire tourner en rond. Et depuis quatre années elle n'était plus capable de rien. Elle refusait catégoriquement de s'avouer que c'était parce qu'elle se sentait coupable de l'avoir laissé en plan lui. Elle avait honte, elle l'avait brisé, et s'était brisée par la même occasion. Ce souvenir de crochetage de serrure lui avait bien remonté le moral. Jusqu'à lui faire esquisser un sourire. Il était deux heures de l'après midi et Riley n'était pas là, mais n'allait certainement pas tarder à rentrer. Pour cela, elle avait crocheter sa serrure après avoir fait quelques courses pour lui annoncer leur retrouvailles, après quatre années, et des tas de coups de téléphones. Pour cela, elle avait acheté des bonnes bouteilles de téquila, des tonnes de citrons verts, du sel par mille, et c'était..tout. Elle lui avait aussi ramené un petit présent, quelque chose de Paris evidemment. Alleece se leva pour aller commencer à présenter le tout, elle sortit quelques verres, coupa les citrons, mis de la glace pilée. Auparavant une après-midi téquila-solo lui aurait fait énormément plaisir, mais là, elle voulait juste mordre dans le citron et se réveiller une bonne fois pour toute. Mais ce n'était pas gagné. La jeune femme pris un quartier de citron vert, qui était sur la table basse, et le croqua à pleine dent lorsqu'elle entendit Riley rentrée, visiblement pas surprise de voir sa petite porte ouverte. Il y avait peu de distance entre elles deux. Alleece sourit à pleine dent, et reprit un quartier de citron qu'elle mordit à nouveau avant de la regarder de haut en bas, et de déclarer abasourdie. « Quelle belle plante que je retrouve là. Je suis heureuse de te voir, si tu savais. » Elle devenait sentiment ça y est. Riley était devenue encore plus belle qu'elle ne l'avait imaginé. Elles avaient quoi, dix-huit balais quand elles s'étaient quittées, et elles avaient toutes les deux vingt-deux ans désormais, elle était sortie de cette période appelée, l'adolescence, pour devenir ces jolis petits bouts de femmes que les hommes désiraient toujours autant, pour des raisons diverses et variées. Alleece resta de marbre, et regarda sa cousine s'agiter vers elle. Alleece se contenta de lui souffler quelques mots. « Je suppose que tu sais pour Papa, plutôt ton oncle. » Oui, elle était de retour, et pour de bon cette fois ci, elle n'allait pas se laisser faire par des gens qui ne l'appréciaient pas pour sa personne.

Aujourd'hui, Riley avait négocié avec sa patronne pour ne travailler que le matin, afin d'avoir son après-midi libre pour se reposer, et il faut dire que cette matinée de travail lui avait paru horriblement longue et ennuyante. Entre les clients grognons et la fatigue, il semblait que cette journée soit plutôt mauvaise pour Riley. D'autant plus qu'elle ne savait pas ce qu'elle allait faire de son après-midi. Depuis qu'elle s'était achetée un petit appartement du côté de Trish, elle ne voyait presque plus sa famille, donc elle n'avait aucun endroit où aller à part chez elle. Alors avec toute l'énergie qu'elle avait, elle supportait cette matinée mais en comptant les minutes avant de partir, tant elle voulait seulement s'allonger dans son lit et dormir toute la journée. « Riley, c'est bon, tu peux rentrer chez toi. Bonne journée » Elle fit la bise aux autres vendeuses avant de partir à pied. Une fois chez elle, elle vit sa porte ouverte et comprit aussitôt que Alleece venait lui rendre une petite visite. D'ailleurs, c'était elle qui lui avait pris -un soir où elles étaient toutes deux bourrées- comment crocheter la serrure de n'importe qu'elle porte et depuis, Riley utilise beaucoup sa méthode. Elle déposa son sac sur la table basse de la salle à manger avant de se retourner vers sa cousine. « Quelle belle plante que je retrouve là. Je suis heureuse de te voir, si tu savais. » Riley la gratifia d'un sourire. C'est vrai que même si elles gardaient contact, elles ne s'étaient pas vues depuis maintenant quatre longues années. Elle aussi, elle était heureuse de revoir sa cousine, elle lui avait tellement manqué, depuis le temps. Alleece avait vraisemblablement changé, elle avait des traits plus adultes, de beaux et longs cheveux couleurs blé, de magnifiques yeux et avait surement perdu un peu de poids. Mais celle qui avait le plus changé, c'était bel et bien Riley qui avait teint ses cheveux brun acajou en blond platine mais ça, Alleece le savait déjà car elle lui avait envoyé un photo d'elle dès qu'elle avait fait le changement, pour la tenir au courant. Sans plus attendre, Riley fit la bise à sa cousine qui resta de marbre, comme paralysée. « Je suppose que tu sais pour Papa, plutôt ton oncle. » Effectivement, elle avait entendu cette horrible nouvelle et comprenait la douleur d'Alleece car elle avait ressentit la même lorsque sa mère était morte, quelques années plus tôt. D'ailleurs, elle ne cesse de repenser à cet événement qui a marqué sa vie. Chaque jour, sa mère lui manque un peu plus et elle regrette de ne pas avoir passé plus de temps avec elle avant sa mort soudaine. « Oui, j'ai appris et je suis désolée. Je ne l'appréciais pas tellement mais comme même, sa perte doit être horrible pour toi. Si je peux faire quoique ce soit, n'hésite pas à me demander » Elle prit sa cousine dans ses bras et la sentait tremblante, comme si elle s'apprêtait à pleurer. Il faut dire que Riley à peu de tact avec ce genre de chose et que parfois, sans le savoir, elle dit des choses qui peuvent blesser les gens. Riley porta alors son attention sur la table basse où elle avait, quelques minutes plus tôt, posé son sac à main. « Je vois que tu as déjà tout préparé ! »

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Blonde platine. Elle ne l'avait pas imaginé d'une telle sorte. On aurait dit qu'elle sortait tout droit d'une fabrique de princesses de contes de fées. Ça lui allait à merveille. Auparavant, jamais elle ne l'avait vu blonde, mise à part une simple photo. C'était comme si elle revenait parmi des inconnus, elle ne reconnaissait plus rien, ou presque. Elle était passée devant le manoir de la famille, désert et pourtant si bien entretenu, à croire qu'il y avait des gens à l'intérieur. D'ailleurs qu'allait-il devenir. Avait-il été déjà vendu, ou était-il sur son testament, elle n'en savait rien, et au fond d'elle, elle le voulait, toute sa vie se trouvait dans cette maison, ainsi que ses affaires personnelles laissées sur place. Elle était attachée à cette ville, à cette ambiance complètement pourrie, limite si cette ville était déserte en pleine journée. A se demander comment elle avait pu vivre dix-huit longues années ici. Certainement à cause de certaines personnes. Premièrement, sa mère, elle l'aimait de tout cœur, et s'en voyait désormais séparée à jamais. Sa cousine, Riley, qu'elle aimait plus que tout malgré les apparences. Eleanor, sa meilleure amie, et je n'en citerai pas plus, car le mal avait déjà été fait. Était-elle la cause de ces pots-cassés, ou était-ce la faut à May, à Trish? Ils ont tous faits des erreurs, seulement certaines étaient déjà inscrites dans leurs vies depuis trop longtemps. Alleece était toujours de marbre, tel un cadavre, prête à défaillir d'une seconde à l'autre. C'était un plaisir de recevoir une étreinte depuis tout ce temps, rare avait été les fois où Alleece avait réussit à se lier fortement à Paris. Il y avait eût des vas et viens, mais rien de bien sérieux, des fantômes parmi tant d'autres. Elle prit sa cousine dans les bras. C'était une chose bien sincère, enfin un retour aux sources. A cet instant elle se sentait chez elle, ou presque, il y avait une part d'elle-même ailleurs autre part. Perdue dans l'atmosphère. Elles se séparèrent avant de se lancer ce même regard complice et un léger sourire. Elle était là pour la mort de son père. Oh oui. Parlons en. C'est Riley qui commença d'ailleurs avec cette révélation. « Oui, j'ai appris et je suis désolée. Je ne l'appréciais pas tellement mais comme même, sa perte doit être horrible pour toi. Si je peux faire quoique ce soit, n'hésite pas à me demander » Cette phrase entraîna un rire nerveux de la part d'Alleece, vous savez ce rire que vous ne contrôlez pas, qui sort sous l'effet du stress ou de l'envie de dire le contraire de ce que vous venez d'entendre. C'était trop étrange tout cela. Elle était partie du jour au lendemain et elle était complètement paumée. Riley la reprit dans ses bras. Alleece se sentit alors trembler, sans savoir pourquoi, les larmes lui montaient mais ne sortaient pas, comme si elle était immunisée contre. Elle avait arrêté de pleurer à l'instant même où elle était arrivée en France. « Tu sais Riley, on s'entendait pas. Et j'ai rien ressentit quand ma mère me l'a annoncé. J'suis qu'une pauvre égoïste, elle avait bien raison. » Souffla t-elle avant d'esquisser un sourire narquois. C'était sa mère qui lui avat balancé cette dure vérité à la figure il y a un jour à peine. Elles rivèrent leurs regards sur la table basse où trônait l'alcool, les citrons, et le sel. Tout était là, à son grand damne. « Je vois que tu as déjà tout préparé ! » C'était comme si elle ne se sentait plus dans son élément à présent. Comme hors du monde, exclue. Elle s'assied sur le sofa, faisant signe à sa cousine de venir à côté d'elle. « Je me contenterai des citrons ma belle. C'est fini pour moi tout ça. Je pense. » Elle sourit, avant de prendre à nouveau un quartier de citron et de le mordre, tout en versant un shot de tequila à riley, accompagné d'un citron trempé dans un peu de sel. Voyant qu'elle était stupéfaite de sa réponse, elle avala le shot et le posa sur la table, en espérant une réponse de sa part. « Mes jérémiades seront peut-être moins pitoyables si je bois, c'est ça? » Elle lui resservit un shot à nouveau, lui tendant à nouveau ce qui l'accompagnait. Et lui refourgua le tout dans les mains. Elle se leva et tenta de changer de sujet et cherchant son cadeau. Elle revint avec un sac, un Repetto, sortit tout droit de la capitale. C'était de merveilleuse salomés noires vernies, avec un talon vertigineux. Elle lui tendit son sac devant les yeux et se réjouit, un peu trop faussement à son goût. « Tiens ma belle, c'est pour toi. Maintenant, tu peux me demander tout ce que tu souhaites. » Elle ne s'attendait à aucunes questions personnelles, juste des questions sur Paris, sa vie là-bas, mais on ne sait jamais ce que les gens veulent savoir sur vous, s'ils veulent votre vie et ses détails, ou juste du superflu d'une gosse de riche comme Alleece.