«On s'était dit rendez-vous dans 10 ans...»

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«... même jour, même heure, même port .»

«Union Station, Bundee . 3minutes .»

Je fermai mon bouquin regardant autour de moi . Ça y est, je pouvais enfin dire tout haut que j'étais de retour définitivement à Bundee . Il faut dire que cela faisait un long moment que j'accumulais les voyages jusqu'à New York, essayant de récupérer toutes mes affaires seulement, je ne m'étais pas rendu compte que j'avais des tonnes de cartons à remballer . Heureusement, j'étais enfin diplômée, d'ailleurs j'avais toujours mon chapeau dans mon sac pour me souvenir de ce super moment . Évidemment, j'avais pris soin de prendre une grande valise afin de ne pas faire encore un voyage de plus . C'était terriblement long et très fatiguant surtout . Cette foi ci, j'avais enfin put rendre mes clés au concierge : une des personnes qui allait très certainement le plus me manquer. Il était tellement gentil que je le considérais un peu comme mon grand-père. Il m'était arrivée parfois de descendre le voir le soir, en pyjama, avec mon gros pot de glace pour me confier et ne pas rester seule . Ce que j'adorais, c'est qu'il me racontait des histoires anciennes qu'il avait lui même vécu en y mettant tout son cœur et toute son âme : j'avais l'impression d'y être .
Prenant ma valise en main, je mis mon manteau, j'enfilai mon bonnet ainsi que mon écharpe pour affronter le grand froid et je fus fin prête . Mes talons claquant sur le quais et les roulettes raisonnant sur le sol, je me mis à accélérer le pas puisque j'avais l'impression que le vent glacial c'était emparé de mon corps . J'étais encore habituée à la mode New Yorkaise... oui, là bas il était difficile de résister aux nombreuses boutiques qui vous faisaient de l'oeil et bizarrement, j'y avais pris gout moi qui d'habitude était on ne peut plus simple .

Je rentrai rapidement chez moi et je pus enfin poser cette valise qui avait complètement brisé mes doigts : elle avait beau être à roulette, j'avais l'impression de tirer un âne mort . Mes parents furent surpris de me voir aussi bien attifée, mais rapidement je montai dans ma chambre afin de trouver des vêtements un peu plus confortable et surtout, beaucoup plus simple.
Je redescendis presque métamorphosée : un Jean, un pull beige en cachemire sous un gros gilet marron en laine qui m'allait mille fois mais je m'y sentais extrêmement bien . J'avais rassemblé mes cheveux ondulés en une tresse sur le côté, faite un peu à la va vite mais j'avais hâte de «retourner aux sources» comme on dit . D'ailleurs, je ne mis pas beaucoup de temps pour enfiler mes converses en cuir marron et c'est en enroulant mon écharpe autour de mon cou que je me mis à parcourir ma petite ville adorée. Soudain, j'eus une idée : Green&Spicy, l'épicerie de mon enfance . Tous les jours après l'école, j'allais m'y acheter une viennoiserie et tous les jours je passais des heures à parler avec le gérant du magasin . Nous parlions de tout et de rien et j'avais beau être de cinquante ans sa cadette, je l'aimais vraiment beaucoup .
Me mettant à courir, je rentrai rapidement dans le magasin afin de ne pas attraper froid et m'écriai : « Phill !! Dis-donc, tu n'aurais pas rajeunit par hasard ?» dis-je tout en m'avançant afin de l'embrasser comme il se doit .
Pendant à peu près cinq minutes, je me mis à lui raconter mes aventures, lui qui n'avait jamais quitté cette ville . Il la connaissait sur le bout des doigts et je ne pouvais m'empêcher d'être admirative . Alors que je lui détaillais chaque coins de mon ancien appartement, je posa mon regard fixement sur un jeune homme qui semblait chercher quelque chose .
Me dirigeant vers lui les mains dans mon jean, je lui demandai :
-« Hum... vous cherchez peut être quelque chose ? »
Lorsque ce grand brun mystérieux se retourna, je ne pus m'empêcher d'illuminer mon visage de mon plus beau sourire : Kyrian . Tout de suite, je me remémorais nos souvenirs de lycée... personne ne croyait en l'amitié fille/garçon et d'ailleurs, tout le monde croyait que Kyrian et moi étions ensemble ce qui n'était pas le cas . Certes, je l'avais toujours trouvé très beau, mais ça ne c'était tout simplement pas fait .
Posant mes mains sur mes hanches, je répliquai le ton rieur :
-« Dit moi, j'en ai un peu marre d'être ton guide à chaque foi ... Viens la .»
C'est tout en rigolant, que je me hissais sur la pointe des pieds afin de le prendre dans mes bras . Oui, j'avais été la première à lui faire visiter le lycée, la ville et désormais après quelques années, nous nous étions retrouvés . J'étais vraiment heureuse et d'ailleurs, cela pouvait se voir sur mon visage .

Dernière édition par Lauraleen E. Westwood le Ven 31 Déc - 22:22, édité 1 fois

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C’est fou comme le temps passe vite. Un jour, vous apprenez à marcher et sans avoir eu le temps de pouvoir dire ouf, vous savez déjà jouer au football comme un professionnel. Certes, c’est peut-être un peu exagéré, mais le fait est que le temps s’écoule beaucoup trop rapidement. Quand vous entrez dans la maison des Fields, on pourrait se croire dans un musée. Des dizaines et des dizaines de tableaux son accrochés aux murs. Des photographies plus ou moins récentes, qui retracent la vie de cette famille. La première que vous voyez en entrant, est celle qui a été prise lors du déménagement. Juliette Fields, se tenait droite et souriant comme une enfant, fière de sa nouvelle maison. Scott Fields, lui, était assis sur les marches d’escaliers devant la porte d’entrée. Kyrian, lui, était accoudé sur cette porte, croisant les bras en esquissant un léger sourire. C’était James Talbot qui avait pris cette photographie. « Il faut immortaliser ce jour ! » Avait-il dit aux Fields la première fois qu’ils les avaient rencontrés. Et hop, la photo avait été prise. Dans l’entrée de la maison, on pouvait voir des portait de Kyrian étant gosse. La plus belle était sans doute celle où il avait huit ans. Il souriait à s’en décrocher la mâchoire, le plus amusant, était le fait qu’il lui manquait les deux dents devant. Une en haut et une en bas. Ce sourire ne s’afficherait sûrement plus sur le visage du garçon. Ça faisait des années que Juliette ne l’avait pas vu sourire de la sorte. La femme soupira et arrêta de fixer cette photo. Elle se faisait du mal pour rien. Lentement, elle se dirigea dans le salon. Kyrian n’avait pas bougé, il était toujours assis sur le canapé en train de zapper les chaînes de télévisions. Par moment, il prononçait un « nul » par ci par là. Madame Fields soupira. Elle posa son torchon sur la table à côté d’elle et se mit à côté de son fils. « Il n’y a rien à la télé ? » Le jeune homme leva les yeux vers sa génitrice. « Non. » « Tu … Euh … Tu veux bien aller à l’épicerie ? J’ai besoin de … Safran. » Le français regarda sa mère avec de gros yeux. Il rêvait ou bien elle le faisait sortir ? Elle, cette mère poule qui faisait tout pour qu’il ne sorte pas de la maison, elle voulait qu’il aille lui acheter du safran. Elle n’en avait pas besoin, il le savait, elle aurait pût trouver autre chose comme prétexte, mais le safran avait été la première chose qui lui était venue à l’esprit. « T’es sérieuse ? » La blonde s’éclipsa quelques secondes et revint dans la pièce avec un bout de papier. « Je t’ai marqué la marque. » Le jeune se saisit de la feuille et la regarda pendant quelques secondes. Non, il n’avait pas rêvé. Elle était bien sérieuse.

Par peur qu’elle change d’avis, Kyrian s’empressa de sortir de la maison familiale en quatrième vitesse. C’était déjà trop beau pour être vrai, pas la peine de tenter le diable. En marchant lentement, le français tourna dans les rues qu’il connaissait sans aucune hésitation. Même s’il ne sortait plus aussi souvent qu’avant, il se souvenait toujours des chemins à emprunter pour se rendre à tel ou tel endroit. En moins de dix minutes, après avoir faillit tomber trois ou quatre fois et s’être rattrapé une dizaine de fois aux murs, il arriva enfin dans la fameuse épicerie. Il n’y était pas entré depuis un bon moment. Par le passé, il avait accompagné plusieurs fois une camarade de lycée ici, Lauraleen. Cependant, elle était, comme beaucoup d’autres, partie à l’étranger pour faire des études. À croire qu’ils s’étaient tous passer le mot. Bon, c’était exagéré de penser ça. Kyrian se dirigea directement au rayon des épices. Comment allait-il réussir à trouver du safran ? Il ne savait même pas à quoi ça pouvait bien ressembler. C’est quand il fut en pleine réflexion qu’une voix féminine le tira de ses pensées : « Hum... vous cherchez peut être quelque chose ? » Ce timbre de voix, il le reconnut tout de suite. Quand il se retourna pour vérifier, il ne s’étonna pas de ne s’être pas trompé. Il suffisait qu’il pense à elle quelques instants plus tôt pour qu’elle apparaisse devant lui. Lauraleen … Elle était donc de retours dans le village. « Dit moi, j'en ai un peu marre d'être ton guide à chaque foi ... Viens la. » En riant, elle se mit sur la pointe des pieds pour le prendre dans ses bras. Kyrian lui rendit son étreinte en riant à son tour. Il ne pouvait être qu’heureux de la voir, après tout, c’était grâce à elle s’il connaissait si bien le village maintenant. Elle avait été celle qui lui avait fait visiter lors de son déménagement. « Ça fait longtemps Laura’, je suis content que tu sois revenues. » Il se desserra de son étreinte et la regarda de haut en bas. « Tu es toujours la même. »

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«... même jour, même heure, même port .»

A peine arrivée, mes parents eurent la bonne idée de me détailler de la tête au pieds tout en commentant ce qu'ils voyaient . Évidemment pour eux, j'avais énormément grandit et bizarrement, cette remarque m'était familière . A chaque fois que je revoyais de la famille après un petit moment, ils affirmaient constamment que j'avais changé. J'avais presque envie de leurs dire... c'est normal, le temps passe, les choses changent . Oui, malheureusement .
Depuis que j'étais au lycée, j'avais vue défiler les années à une vitesse éclair . Tout était si rapide, tout s'enchainait et je n'avais même plus le temps de me retourner ou de souffler . Maintenant que j'étais diplômée et prête à entrer dans la vie active, je regrettais mes années lycées . Oui, tout semblait si simple, si facile et l'ambiance était toujours au rendez-vous . Ce qui me chagrinait le plus c'était de ne plus avoir revue mes anciens camarades de classes . Nos chemins c'étaient séparés et malheureusement je n'avais plus aucune nouvelles d'eux, à quelques exceptions prêt . J'avais eu des nouvelles de quelques filles qui étaient à Los Angeles ou je ne sais où et qui ne voulaient plus revenir à Bundee et honnêtement je ne les comprenais pas . Si j'étais partie, c'était par nécessité : il fallait que j'aille New York étant donné qu'il n'y avait pas la filière que je voulais dans mon petit village . Seulement pour moi, il n'avait jamais été question de ne plus revenir, bien au contraire : je n'avais qu'une hâte c'était de rentrer chez moi .

Après m'être fait questionnée un très long moment, je pus enfin vaquer à mes occupations : je me mis à l'aise et décida d'aller faire un tour en passant par la petite épicerie . Oui, dans le village tout le monde se connaissait ou presque et c'est ça que j'adorais : cet esprit convivial et chaleureux .
Aussitôt rentrée, je ne me fis pas prier longtemps et je me mis à raconter mon voyage au patron du magasin que je connaissais bien . Je connaissais cet endroit par coeur et pourtant, je l'aimais toujours autant .
Je compris qu'un jeune homme avait très certainement besoin d'aide vu qu'il ne savait pas trop où donner du regard et étant d'âme charitable, je pris la décision de l'aider . Lorsque je reconnue son visage, je ne pus m'empêcher de sourire, le prenant dans mes bras . Kylian... cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vue . Nous étions vraiment amis lorsque nous étions au lycée et ce fut comme une bouffée d'air frais de le revoir à nouveau . Après l'avoir sérré dans mes bras quelques secondes, je me remis de nouveau face à lui, mon sourire étant toujours aussi lumineux :

« Et moi donc ... ça fait tellement longtemps qu'on ne c'est pas vu comme tu dis . Je suis vraiment heureuse de te revoir Kylian .»

Comme d'habitude, j'avais toujours cette gaieté sur mon visage et on me disait souvent que c'était une de mes plus grandes qualités . Par la suite, il me détailla de nouveau de la tête au pieds, ils c'étaient tous passés le mot ou bien ? J'étais toujours la même ? Oui surement, mais ce qui était certain c'était que lui non plus n'avait pas changé . Kylian était un homme maintenant ce qui lui donnait encore plus de charme seulement, il était vrai que ses traits étaient fatigués et sa voix était assez morose . J'aurai dut m'en douter, cette saleté de maladie le détruisait de l'intérieur et bientôt, il sera trop affaiblit pour pouvoir marcher . Laissant échapper cette idée de ma tête qui me provoqua un frisson dans le dos, je fis une petite grimace en guise de réponse :

«Tu parles ! Désormais pour ma petite cousine je suis vieille, tu te rends compte ?» Je me mis à sourire d'avantage, puis une idée traversa mon esprit . «Et si on allait se boire un café ? Personnellement, j'ai terriblement envie de boire un chocolat chaud et de manger mon petit muffin...Oui sur ce point la je n'ai pas changé, les muffins sont toujours mon pêché mignon !»
Dis-je tout en haussant les épaules, un petit sourire malicieux aux lèvres . Passant mon bras sous le siens, j'avançais avec lui doucement et au moins, cela me permettrait de le retenir au cas où il tomberai malencontreusement .
«On reviendra ici tout à l'heure afin que tu prennes...» me hissant à nouveau sur la pointe des pieds, je jetai un coup d'œil à sa liste . Oui du haut de mon mètre soixante, je ne faisais pas le poids .«...du Safran ?» dis-je en rigolant arquant un sourcil et avec un regard malicieux . C'est donc fièrement attachée à son bras que nous nous dirigeâmes vers le petit café qui était juste en face . Prenant soin de le soutenir, j'ouvris la porte du bar et entra avec lui . Oui, j'avais envie qu'il me raconte tout ce qui c'était passé en mon absence, absolument tout .

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« On s'était dit rendez-vous dans 10 ans... »
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Du safran … Qu’est-ce qu’on cuisinait avec du safran ? Kyrian n’en avait aucune idée. La cuisine, il ne s’y était jamais intéressé. Depuis qu’il avait développé sa maladie, sa mère ne lui laissait presque plus rien faire. Elle avait lâché son boulot d’infirmière pour s’occuper à plein temps de son fils. Peut-être que si elle n’avait pas fait ça, aujourd’hui, il serait capable de se préparer un plat de pâte par lui-même. Parce que oui, à vingt-trois ans, il ne savait toujours pas préparer une assiette de pâte. Il avait bien essayé de s’y intéresser, mais sa mère avait répliqué en le virant de la cuisine : « Ce n’est pas le fait de savoir cuisiner qui va te changer la vie. » Maintenant, il se retrouvait devant toutes ces épices sans savoir ce qu’il cherchait. Si ça se trouve, il n’était même pas au bon rayon. Hé non, Kyrian n’était pas un homme à marier. Il ne savait pas cuisiner, ranger et faire le ménage correctement. Merci maman. C’est donc avec une grande joie qu’il se rendit compte que quelqu’un voulait bien l’aider. Il n’allait tout de même pas refuser cette aide, surtout dans cette situation. Et ce fut avec une encore plus grande joie qu’il se rendit compte que son sauveur était Lauraleen.

Il n’avait pas oublié un seul des instants passés avec elle. Ces longues heures à parler après les cours de tout et de rien. Quand ils se croisaient dans les couloirs, ils prenaient toujours le temps de se parler, même si c’était pour ne rien dire. Après les longues journées de cours, il n’était pas rare qu’ils s’attendent pour aller se balader dans le village. La première fois qu’il avait accompagné la demoiselle dans cette épicerie, il s’était imaginé ce que sa vie aurait été s’il avait habité ici depuis sa naissance. Sa maladie lui avait détruit sa vie, mais grâce à elle, il avait pût rencontrer des personnes qu’il ne pourrait jamais oublier. Evidemment, Lauraleen faisait partie de ces quelques privilégiés. En toutes ces années, elle n’avait pas tellement changé que ça. Du moins, à ses yeux, elle était toujours l’adolescente qu’il avait connu dans les couloirs. Elle était néanmoins devenue beaucoup plus femme. Elle avait grandi et son visage c’était affiné. Elle était toujours aussi belle qu’elle avait pût l’être. « Et moi donc ... ça fait tellement longtemps qu'on ne c'est pas vu comme tu dis . Je suis vraiment heureuse de te revoir Kyrian . » Le jeune homme sourit de plus belle. Longtemps était un mot qu’il entendait beaucoup depuis quelques temps. Les personnes qui lui étaient chères par le passé, revenaient toutes petit à petit à Bundee. C’était tant mieux d’ailleurs. Les deux jeunes s’écartèrent l’un de l’autre après s’être serrés pendant quelques secondes de retrouvailles. Des retrouvailles tant attendues.

« Tu parles ! Désormais pour ma petite cousine je suis vieille, tu te rends compte ? » Tout comme elle le faisait, Kyrian se mit à sourire davantage. À vingt-trois ans, on a la vie devant soi. Il aurait voulu lui faire une petite remarque sur cela, mais il préféra se taire. Il se contenta juste de lui sourire chaleureusement. « Et si on allait se boire un café ? Personnellement, j'ai terriblement envie de boire un chocolat chaud et de manger mon petit muffin...Oui sur ce point la je n'ai pas changé, les muffins sont toujours mon pêché mignon ! » Kyrian se mit à rire. Elle avait toujours le don de lui mettre le sourire aux lèvres. « C’est d’accord mademoiselle. » La demoiselle en question passa son bras sous le sien et commença à marche en direction de l’extérieur de l’épicerie. Cependant, il n’était pas idiot, il savait très bien qu’elle faisait exprès de marcher lentement pour ne pas qu’il tombe. Si ce geste venait de quelqu’un d’autre, il l’aurait certainement mal pris. Mais là, il savait très bien que Lauraleen n’était pas comme toutes ces personnes qui avaient pitié de lui. Bien au contraire. Ce geste le réconforta. « On reviendra ici tout à l'heure afin que tu prennes... » La brunette se hissa sur la pointe des pieds. Elle avait grandi, mais toujours pas assez pour rattraper le français. Du haut de son mètre soixante, elle paraissait bien petite à comparer de Kyrian, qui lui mesurait à ce jour un mètre quatre-vingts et quelques poussières. De toute façon, tout ce qui est petit est mignon non ? « ...du Safran ? » Continua-t-elle en arquant un sourcil et rigolant. Avec sa main de libre, le jeune homme donna un léger coup sur la tête de la demoiselle et répliqua : « On ne se moque pas, je ne sais même ce que c’est. » Ah malheur, son secret était révélé. Pourtant, il s’en fichait, à Lauraleen, il lui avait toujours tout dit, ce n’était pas maintenant que ça allait changer. Tous deux marchèrent jusqu’au petit café en face du commerce. Après qu’elle eut ouvert la porte, ils entrèrent dans le bar. Dedans, il n’y avait pas grand monde, sûrement des habituées. Ils se dirigèrent vers une table libre et s’y installèrent l’un en face de l’autre. Cependant, Kyrian n’avait toujours pas perdu le sens des bonnes manières. Il força la brunette à s’asseoir en premier. Ben oui, il avait été bien éduqué le jeunot ! Une fois qu’ils furent installé, il appela un serveur et se mit à regarder son amie. « Alors, c’était comment les USA ? »

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«... même jour, même heure, même port .»

Bundee n'était pas une grande ville, c'était plutôt un village à vrai dire, mais il y avait tout de même pas mal d'endroit où j'aurai put me rendre : La librairie, le parc, le café... mais bizarrement, j'eus envie de voir Phill qui était le gérant de cette petite épicerie que j'aimais tant . Pourtant, elle n'avait rien d'extraordinaire : tout était rangé un peu n'importe comment, cela faisait longtemps que la peinture n'avait pas été changé, l'horloge datait des années quatre-vingts à peu près... A priori, rien ne pouvait spécialement m'attirer et pourtant, ce lieu était une partie de ma vie et j'espérais de tout coeur qu'un jour, mes enfants puissent connaitre ce petit endroit où les diverses odeurs se mélangeaient ... C'était très certainement une vision assez utopique mais après tout, j'aimais imaginer de temps en temps ma future vie parfaite .
Assise sur une des banques à côté de la caisse enregistreuse, je remarquai très vite un jeune homme qui semblait nager par les épices et heureusement pour lui, Lauraleen était la .

Quelle fut ma surprise lorsque je vit Kylian... le beau Kylian, le très grand Kylian surtout . Lorsque nous étions encore au lycée, je m'étais cachée derrière lui de nombreuses fois lorsque je ne voulais pas voir certaines personnes . On ne me voyait pratiquement pas à côté de lui et d'ailleurs, il avait la fâcheuse manie de me faire remarquer cette différence de taille mais évidemment, c'était toujours sur le ton de l'humour . Qu'est ce qu'on riait ... il était un peu mon moi au masculin et j'étais très contente de passer mes journées avec lui . Nous n'étions pas dans la même classe certes, mais chaque petites minutes étaient consacrées à nos petites discussions . Malheureusement, j'avais dus partir à l'étranger pour finaliser mes études mais j'étais enfin de retour .
Ne pouvant cacher ma joie, je le pris immédiatement dans mes bras, le sourire aux lèvres . Rapidement, je lui proposai d'aller boire un café afin que ce soit des retrouvailles un peu plus conviviales .
A ses mots, je ne pus m'empêcher de rire à sa remarque . Haussant les épaules, je me mis à nouveau sur la pointe des pieds en me penchant vers son oreille :

«Le Safran c'est une épice qui colore les aliments . Un peu comme euh... Ah oui ! On en met dans la Paella pour donner cet aspect jaune au riz mais... chut, je t'ai rien dit.» dis-je tout en chuchotant en me retenant de rire : j'avais l'impression de lui avoir révéler quelque chose d'hyper important, vu la façon avec laquelle j'avais prononcé ces mots .

M'emparant de son bras, je fis ce geste le plus naturellement possible afin qu'il ne le prenne pas mal . J'avais juste envie de l'aider et heureusement, il fit comme si de rien n'était . Tout en discutant, nous nous dirigeâmes lentement vers le bar tout en parlant . Évidemment, il n'avait pas perdu ce côté gentleman . M'asseyant face à lui je croisais mes jambes face à lui et je me mis à regarder le serveur :

«Alors pour moi ce sera : un chocolat au lait bien chaud, se-poudré légèrement de cannelle d'ailleurs, n'oubliez pas de me donner 2 sucres s'il vous plait . Avec ça, un muffin aux pépites de chocolat et ...» dirigeant mon regard vers Kylian, j'attendais qu'il commande et une foi le serveur parti, j'haussai les épaules, un petit sourire aux lèvres . Que dire... New York était une merveilleuse ville seulement j'avais pas mal déraillé la première année, fréquentant les mauvaises personnes .

«Eh bien... c'était pas mal, c'est surtout très grand ! On y trouve tout et n'importe quoi et ça en devient même impressionnant . Mais je suis bien contente d'avoir retrouvé mon petit village, c'est pour moi le plus bel endroit .» un sourire aux lèvres, je pris un petit morceau de mon muffin et l'apportant à ma bouche je répliquai :
«Bon et toi alors ? Qu'est ce que tu me racontes, j'ai l'impression de ne parler que de moi !»
Prenant sa main quelques secondes, je pus m'empêcher de sourire . Quelques secondes plus tard, je tournais déjà ma cuillère dans ma boisson tout en attendant sa réponse .