Cela faisait quelques jours que j'étais ici, en Écosse. Peut-être une ou deux semaines. A vrai dire, je ne m'en souvenais plus, la notion du temps, je l'avais perdue. J'avais une drôle d'impression, comme celle de regretter mon impulsivité. Après tout, je n'avais pas réfléchis mais peut-être qu'Athéna ne ressentait pas ce que j'éprouvais pour elle, que je n'étais qu'un flirt. Tout ce qui se passe à New-York, reste à New-York ? J'avais besoin de le savoir mais, en même temps, j'en ai peur. J'étais fou, complètement amoureux d'Athéna et cette passion, n'était pas réciproque. Je n'en savais rien et pour l'instant, j'en étais au stade de l'observation. Je me baladais dans Bundee, incognito et je regardais. Oui, comme dans les films, assis sur une terrasse, des lunettes noires et un journal en faisant mine de rien. Depuis mon arrivée, je n'avais jamais osé lui parler, cela m'était tout simplement impossible. Elle semblait heureuse ici, heureuse de rentrer au pays. A croire qu'à New-York, Athéna était en manque de son pays. Cela était compréhensible, mais aussi précipitamment, la compréhension en était d'autant plus difficile. Je suis dans mon lit, et je tourne dans tous les sens. Cette situation, elle m'obsède et l'idée d'aérer mes esprits, de changer mes idées commence à s'ancrer dans ma tête. C'est décidé, ce soir, je ne pense plus et je sors un peu. J'avais repéré un bar plutôt sympa, et je comptais bien m'y amuser. Cela ne pouvait me faire que du bien, d'oublier le soir du départ d'Athéna, du moins tâcher d'en faire un lointain souvenir. Ainsi, sur cette idée qui me semble plus que bienvenue et excellente, je me lève et d'un pas décidé, je vais dans la salle de bains.

Finalement, l'achat d'un loft en Écosse n'était pas une idée aussi dérisoire. William, mon père adoptif, avait eu une riche idée ce jour-là, comme il en a souvent. Et puis, il avait de très bons goûts. C'était comme une maison luxueuse, dans un immeuble. Bien sûr, beaucoup des équipements ici n'était que des gadgets ou autre objets fantasques mais cela me plaisait. En effet, ils permettaient d'oublier l'ennui et le fait d'avoir troqué le soleil et la chaleur des Caraïbes pour la pluie et le froid écossais. Mais voilà, pour Athéna, même la Sibérie ou le Groenland n'était que de vains obstacles. Mon portable sonne, c'est ma mère. « Oh mon Cooper, où es-tu ? Nous t'avons cherché partout ! » -« Je suis en Écosse, ne t'inquiètes pas, tout va bien. Je suis désolé d'avoir juste laissé une simple lettre mais...j'ai appris à la dernière minute que des amis m'invitaient à Bundee ! Je dois y aller m'man.» -« Bon... prends soin de toi mon chéri. Athéna est avec toi ? » -« Non.» Je raccroche, je sens les larmes me monter aux yeux. Comme si j'avais besoin que quelqu'un me rappelle qu'Athéna, n'était pas là. Je vais sous la douche, et j'y reste une bonne vingtaine de minutes. Je fais tout d'abord quelques tractions et puis je grimace devant mon espèce de cicatrice sur le flanc droit, en me disant que cela ne s'arrangera pas avec le temps. Quelques instants plus tard, je m'habille. Un simple pull gris avec un col en V, un jean noir et une veste. Je n'avais pas envie, je n'avais plus envie du moins, pas aujourd'hui. Je finis par m'assoir, en jouant à mon jeu préféré : DJ hero II. Cela me changeait les idées. Ma montre sonne, il est dix-neuf heures. Il faut que j'aille prendre l'air, tout de suite. Ainsi, sans plus attendre, je vais dehors. Un peu de marche ne peut pas me faire de mal.

Un vingtaine de minutes plus tard, ne connaissant pas vraiment bien les environs, je trouve enfin ce fameux bar. Mon regard déshabille les lieux. Finalement, j'allais me plaire en Écosse. Je vais tranquillement vers le comptoir, commande un alcool plutôt fort en souriant. Je n'ai même pas le temps d'avaler une seule gorgée que j'entends une voix, un rire bien singulier qui est loin de m'être inconnu. Je m'étouffe presque et vois Athéna, au loin. Mon sourcil s'arque, elle ne semble pas m'avoir vu. Mon coeur s'emballe, c'est un mélange de joie, de souffrance, une torture douce mais qui me blesse profondément. L'approche directe ? Je n'en suis pas capable. Il me faut quelque chose de plus subtil. Je sors mon portable et décide d'appeler Athéna. Mes yeux se posent sur cette dernière. Elle ne daigne pas répondre... Tête baissée, je me retourne en buvant d'une seule traite mon verre., puis j'en demande un autre. Je recommence à l'appeler, et cette dernière semble chercher quelqu'un du regard. Mes yeux croisent les siens, ma main se lève. Je la salue en allant d'un pas hésitant vers elle.

▄ « Salut... » lançai-je, d'une voix cassante.